Retour sur un WE musical (18-19/05)

CONCERT À ONGLES, VENDREDI 18 MAI.

CONCERT-RANDONNÉE, SAMEDI 19 dans la montagne de Lure.

La foule n’était pas au rendez-vous pour le concert de vendredi dernier à Ongles. Il faut dire que le temps exécrable des soirées de ces derniers jours n’était pas un encouragement à sortir... Le froid et l’humidité que l’on imagine sous la voute des églises au sortir de l’hiver ne sont pas incitatifs.

Les instruments choisis pour ce concert ont peut-être aussi contribué à limiter l’enthousiasme des mélomanes régionaux : la flûte à bec... cet espèce de pipeau, est-ce que ça fait sérieux ? J’avais personnellement demandé à nos musiciens responsables de la programmation de trouver un flutiste (à bec), persuadé que j’étais, et ça s’est confirmé à l’écoute, que cet instrument mérite d’être mieux connu tant le son qu’il produit est un heureux mélange de force et de douceur, de solidité et de fragilité tout en sensibilité. Cela s’est vérifié au concert avec la formidable culture et l’immense talent de Michel Quagliozzi avec ses treize flûtes dont une double, accompagné de Pierre-Olivier qui a sorti de son violon des sons étranges et lumineux.

C’était mon choix, j’en assume la responsabilité. Ceux qui ne sont pas venus se sont privés d’un remarquable moment de musique et d’une belle découverte. Dommage... Il faut peut-être savoir profiter de choses peu connues dont on ne soupçonne pas toujours l’intérêt.

De cette découverte, nous en avons bien profité lors du concert-randonnée du samedi 19 dans la montagne de Lure. On se souviendra longtemps, je crois, de ce moment magique où Michel, avec sa flûte double accompagné de Pierre-Olivier qui, grâce au son qu’il arrivait à produire, avait transformé son violon en une sorte de vielle ancienne, sont sortis du bois de hêtres au bord d’une clairière enchantée.

Face à l’inquiétude météorologique, je me demandais la nuit précédente, s’il fallait continuer à organiser ces journées. N’y avait-il pas une certaine lassitude ?

Et samedi soir, avec Hubert Blond qui accompagne notre randonnée, malgré la belle averse qui nous a tous trempés en fin de parcours, nous nous sommes dit que l’on ne pouvait que continuer. C’était trop beau et trop intense !

 

                                                                       Jean-François Queyras